Au cœur de l’été, Amazon nous annonce l’arrivée des drives.

bureau de Poste drive  USA 1965

bureau de Poste drive
USA 1965

Une fois de plus, Amazon laisse filtrer des informations sur l’ouverture possible d’un espace de vente, plus exactement d’un drive, en Californie.

Les acheteurs pourraient, dans un espace de 1100 m², retirer à pied ou en voiture, leurs achats de produits notamment alimentaires.

Certaines informations laissent penser que ce modèle pourrait être celui d’Amazon Fresh en Europe.

C’est évidemment une nouveauté pour un pure player, dont le modèle économique est fondé sur une réduction des coûts fixes, notamment immobiliers et commerciaux.

Mais cette information n’est pas une révolution. De nombreux e-marchands disposent de points de retraits comme Ulmart en Russie ou Grosbill en France.

Le drive existe aux Etats-Unis depuis au moins 50 ans et même depuis la fin des années 1940 ! En France, les 2700 drives alimentaires se sont développés avec succès en une quinzaine d’années, le premier drive alimentaire ayant été créé en 2000.

L’annonce d’Amazon est alors peut-être un constat d’échec.

En effet, Amazon parvient au constat que la livraison au consommateur final, notamment pour des produits alimentaires nécessitant une livraison multi-températures, à ces créneaux horaires restreints car identiques pour la plupart d’entre nous, représente un coût insurmontable.

Le consommateur, surtout en France, est habitué à une livraison à prix réduit et souvent gratuite.

Le consommateur sera donc réduit à se déplacer et porter ses courses alimentaires, comme à l’époque du commerce physique, faute de solution de livraison ?

Pour exister dans ce métier nouveau du commerce alimentaire, Amazon devra trouver des arguments nouveaux. En effet, l’argument du choix, du prix et de la simplicité de livraison ne sera pas nécessairement au rendez-vous.

Amazon sera confronté à une concurrence impitoyable, celle de la grande distribution alimentaire, qui dispose du réseau de magasins dont le rôle évolue vers le métier de point de retrait d’achats sur internet.

Ces groupes disposent également, pour nombre d’entre eux, d’un réseau étendu de drives solos.

La grande distribution mettra en face d’Amazon Fresh des arguments de poids : son réseau, mais surtout sa puissance d’achat qui se met progressivement en place avec les concentrations en cours.

Amazon nous avait donc habitués à des modèles plus innovants que la création de drives.

Par exemple, celui de concurrencer la grande distribution en s’appuyant sur les commerces de proximité est très certainement un modèle plus acceptable et plus porteur d’innovation que de devenir un nouveau réseau de drives alimentaires alors même que le territoire français semble atteindre un niveau de saturation.

Amazon pourra trouver chez ces commerces de proximité l’offre de produits, mais aussi la solution de point de retrait, à l’image des points relais.

Amazon pourrait également modifier son image, en se transformant comme un soutien du commerce traditionnel, agir comme un soutien local de la vie de quartiers et pas un concurrent supplémentaire d’un secteur d’activité déjà bien mal portant.

To drive or not to drive …

Drive piéton du Carrefour City Gare St Lazare

Drive piéton du Carrefour City Gare St Lazare

Nous connaissons tous la croissance exponentielle des implantations de drives, en périphérie des villes. Les drives sont bien entendu loin de la logistique urbaine, nécessitant un déplacement en voiture vers un site de préparation de commandes. Nous nous situons plus dans le cadre d’un service périurbain, qui semble correspondre à un véritable besoin des habitants et volonté des groupes de grande distribution.

Dans les cœurs de ville, d’autres solutions doivent être imaginées afin de faciliter la livraison des achats en supermarchés.  N’oublions pas que, dans Paris intramuros, 55% des habitants ne sont pas véhiculés. Les déplacements sont donc le plus souvent à pied, en vélo ou en transports en commun.

Certains groupes de distribution ont imaginé des solutions simples et innovantes permettant aux habitants de commander sur internet, éventuellement à partir de leur Smartphone, et de disposer en un temps réduit de leurs achats.

C’est le concept du « drive piéton », qui commence à être adopté par certaines enseignes. C’est ainsi le cas des magasins Carrefour City  du  centre commercial de la gare St Lazare ou de l’avenue de Malakoff.

Monoprix avait déjà mis en place ce concept de « walk in » ou « click & go » à Chaville dès l’an passé, puis dans d’autres magasins.

Le principe et ses avantages sont simples : pouvoir commander ses courses le midi et venir les chercher le soir en un temps réduit, sans avoir à faire la queue dans le magasin à des horaires de pointe.  L’utilisation du Smartphone permet de simplifier l’acte d’achat.

Il est fort à parier que ce nouveau mode de commande des achats recueillera un certain succès auprès des consommateurs actifs qui gagnent ainsi un temps précieux.